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Невеста по завещанию

Очень понравилось, адекватные герои читается легко приятный юмор и диалоги героев без приторности >>>>>

Все по-честному

Отличная книга! Стиль написания лёгкий, необычный, юморной. История понравилась, но, соглашусь, что героиня слишком... >>>>>

Остров ведьм

Не супер, на один раз, 4 >>>>>

Побудь со мной

Так себе. Было увлекательно читать пока герой восстанавливался, потом, когда подключились чувства, самокопание,... >>>>>

Последний разбойник

Не самый лучший роман >>>>>




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Elle en était là quand les deux hommes la rejoignirent. Assise devant une petite table, Marie-Angéline faisait une réussite. Elles levèrent la tête à l’unisson.

— Alors ? interrogèrent-elles d’une seule voix.

— C’est bel et bien un enlèvement ! soupira Morosini en se laissant tomber sur une chaise. Un concierge de la rue de Poitiers a vu des hommes arrêter la voiture de Gilles, monter dedans sous la menace d’armes et disparaître après l’avoir neutralisé, ainsi que son chauffeur.

— Seigneur ! s’écria Marie-Angéline en jetant ses cartes. Cela ressemble aux affaires Koutiepov et Miller !

— Vous devriez rencontrer l’inspecteur Lecoq, le bras droit de Langlois, grogna Aldo. Il a eu la même idée. Encore qu’il admette que c’est le contraire ! Merci, ajouta-t-il en refusant la coupe qu’on lui offrait. Un bon café ou un chocolat bien chaud feraient mieux mon affaire : je suis gelé !

— Exécutez, Plan-Crépin ! intima la marquise. Et vous, Adalbert ?

— Ayant aussi froid, j’opterai pour le chocolat ! Cela dit, on en vient à se demander si la nouvelle famille de Vauxbrun n’aurait pas fait ses classes chez les Soviets !

— Et toi, Aldo ? Tu partages cet avis que ces gens si parfaitement distingués encore que peu aimables puissent y être mêlés ? J’ai peine à le croire. Je pencherais plutôt pour un rival ! La jeune Isabel est trop séduisante pour ne pas traîner à sa suite une cohorte d’amoureux – un suffirait, d’ailleurs ! – outrés de se voir préférer un presque quinquagénaire en voie de défoliation mais fort riche. Un parfait galant homme au demeurant ! ajouta-t-elle en voyant se froncer le sourcil de son neveu.

— C’est possible, admit celui-ci. Et même probable mais, en ce cas, pourquoi avoir attendu que le mariage civil ait eu lieu ?

— Parce qu’on peut être amoureux fou… et fauché comme les blés. Je ne t’apprendrai pas la piété extrême des Mexicains. Le mariage religieux célébré, tout espoir s’écroulait. À moins de recourir au crime et de faire une Mme veuve Vauxbrun.

— J’espère qu’elle ne l’est pas déjà, soupira Aldo qui ne parvenait pas à éliminer l’angoisse qui s’était emparée de lui depuis que Lecoq avait annoncé le rapt.

C’était comme si un voile noir lui était tombé dessus, dont il n’arrivait pas à se dépêtrer. Marie-Angéline, ayant effectué l’aller et retour à la cuisine et revenant avec les chocolats demandés, en fit la remarque :

— N’exagérez pas, Aldo ! Je refuse de croire que la situation soit si dramatique. Il suffit de voir les faits plus calmement.

— Et vous les voyez comment, Plan-Crépin ? intervint Mme de Sommières, une lueur ironique dans son œil vert.

— Voilà ! Je pense qu’en avançant l’hypothèse d’un amoureux désespéré… ou peut-être un peu trop malin, nous avons eu une excellente idée, dit-elle avec un sourire approbateur pour celle à qui elle ne s’adressait jamais qu’en employant le pluriel de majesté. Et moi je vois les choses ainsi : un jeune homme pauvre mais follement amoureux est réduit au désespoir par ce mariage. Mariage qui a sans doute été imposé à Isabel par une famille moins fortunée que nous ne l’imaginons…

— Pourquoi « sans doute » ? interrogea Adalbert.

— Il suffisait de l’observer ce matin dans l’église. Vous avez le sentiment qu’elle rayonnait de bonheur ? Elle semblait absente. On l’aurait menée au marché qu’elle aurait rayonné davantage. Je n’ai pas assisté au mariage civil mais Aldo y était et je voudrais savoir quelle mine elle arborait ?

— La même que ce matin. Les yeux obstinément baissés tant qu’a duré ce que l’on peut difficilement appeler une cérémonie…

— Là ! J’en était sûre ! Essayez d’oublier que Gilles Vauxbrun est un ami cher et voyez les choses froidement ! Il a de l’allure, il n’est pas laid, il est aimable, cultivé, élégant, tout ce que vous voudrez mais il approche de la cinquantaine ! Ce n’est plus un jeune éphèbe, ni, en dépit de sa fortune, le prince charmant à qui une jouvencelle peut accrocher ses rêves…

Adalbert ne put s’empêcher de rire, avec un coup d’œil à son ami :

— Ça fait toujours plaisir à entendre !

— N’essayez pas de m’embrouiller ! En cette matière, chaque cas est particulier et aucun homme ne ressemble à un autre ! Où en étais-je ?

— Toujours au même point ! émit Mme de Sommières. Un grand amour contrarié ! En passant, je me demande si vous ne lisez pas en cachette les Veillées des chaumièreset les romans roses de Delly. Mais poursuivez !

— Cela coule de source. Afin de rendre à sa belle la fortune que les siens n’ont plus, on laisse la parole à M. le maire mais on évite soigneusement M. le curé en escamotant le fiancé.

La voix brève d’Aldo l’interrompit de nouveau :

— Pour en faire quoi ?

— Les hypothèses sont nombreuses : l’embarquer sur un bateau pour une destination lointaine dans le style Koutiepov… l’emmener au fond d’une province reculée…

— Il n’y a pas de provinces reculées chez nous ! grogna la marquise. Et on n’est plus au Moyen Âge. Donc renoncez aux bonnes vieilles oubliettes !

— Je jurerais bien qu’il en existe toujours ! Il y a aussi la maison de fous…

Aldo se leva, visiblement agacé, et fit quelques pas :

— … grâce à un aliéniste véreux acheté à prix d’or par un garçon sans ressources ? Je vous ai connue plus logique, Angelina ! Que vous le vouliez ou non, il faut en venir au tombeau ! Certes, en l’« absence » de son époux légal, Isabel peut jouir de ses biens, mais pour qu’elle hérite il faut en passer par là et surtout que l’on retrouve le corps. Sinon, pas d’héritage ! Cela dit, j’espère que vous admettrez que la conduite de ces gens pressés d’occuper l’hôtel de Gilles n’a rien de normal !

— On pourrait pourtant la voir ainsi.

— Ah, vous trouvez ?

— Mais oui, si l’on considère qu’ils ne sont pas riches. Le Mexique actuel, allant de révolution en révolution, n’est guère propice aux grandes fortunes et en a ruiné plus d’une. Or, le Ritz coûte cher. En outre, ajouta-t-elle en opposant une main à la riposte qu’elle sentait venir, un palace, même nanti du personnel le plus discret qui soit, même si les journalistes n’y sont guère admis, n’en reste pas moins un lieu public. Donc pas l’endroit rêvé pour une jeune fille dont on a annoncé les épousailles à son de trompe et qui vient de se faire plaquer par son fiancé en face d’une église pleine de gens du monde. Chez M. Vauxbrun, il est beaucoup plus facile de la protéger !

— Ça tient debout ! admit Adalbert, songeur.

— Évidemment que ça tient debout ! Pour parler de cette famille, vous n’avez à la bouche qu’un seul terme « ces gens » ! La noblesse mexicaine est peut-être plus espagnole que la vraie dont elle descend. Elle est aussi valable que la nôtre ! Nous devons les respecter !

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